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« La confiance est à la source de Federaly »

« La confiance est à la source de Federaly »

« La confiance est à la source de Federaly »

Ce qui frappe lorsqu’on échange avec Ruben Jolly, c’est sa ligne de conduite qui l’a guidé tout au long de sa vie professionnelle. Un parcours de vie parfois chaotique, mais toujours tendu vers l’entrepreneuriat, avec des valeurs humaines fortes, venues de ses parents, qu’il espère avoir transmises à ses enfants.

La promotion immobilière, était-ce votre vocation ?

R. J. Pas du tout, même si j’aidais un peu mon père électricien sur ses chantiers, quand j’étais enfant. Il rêvait que je suive ses traces, mais je voulais être éleveur. J’ai donc fait des études au lycée agricole de La Côte-Saint-André, avec l’idée d’un élevage de lapins angoras, dans une ferme à Lentiol.

Que s’est-il passé ?

R. J. Avec l’effondrement du cours du poil angora en quelques mois, mon projet n’était plus rentable. Et puis, ma maman a été emportée par un cancer foudroyant. À 20 ans, il a fallu que je subvienne aux besoins de ma famille. Comme j’étais courageux et bosseur, j’ai travaillé avec un copain charpentier. J’ai fait un stage de créateur d’entreprise. Je suivais aussi des cours par correspondance en génie civil et en électrotechnique : la journée, j’apprenais le métier de charpentier, avec toute la rigueur que m’ont transmise les compagnons ; le soir, j’emmagasinais des connaissances.

Et à 28 ans, vous cessez votre activité. Pourquoi ?


R. J. Alors que mon entreprise marchait très bien, la séparation avec ma femme a été un déclencheur : j’ai eu besoin de « nettoyer » mon existence. J’ai veillé à replacer tous mes salariés, avant de demander la cessation d’activité. Puis j’ai quitté l’Isère pour l’Ain où j’ai postulé comme commercial, dans une boîte américaine, dans le domaine de l’eau. J’ai suivi une formation à la vente et au management. Par contre, le côté « manipulation des autres pour les exploiter » ne m’a pas plu. Même si le salaire était très bon, j’ai démissionné dans la foulée. Je suis revenu au BTP, en étant une sorte de couteau suisse, avec une casquette technique et commerciale.

À quel moment la promotion immobilière a-t-elle toqué à votre porte ?

R. J. Je réalisais les travaux de ma maison, à Satolas-et-Bonce, et tous les week-ends, j’avais un spectateur. J’ai fini par discuter avec lui : avec son frère, il avait une entreprise de construction de maisons individuelles. Leur état d’esprit m’a décidé à faire un bout de chemin avec eux. J’ai découvert le secteur de la construction neuve, son organisation, sa cadence et ses prix, très différents de ceux de la rénovation. En quinze ans, je suis passé de conducteur de travaux à responsable technique, puis directeur technique et associé. C’est là que j’ai commencé dans la promotion immobilière, en développant un service de plus cent personnes.

Suite à un désaccord de vision avec le PDG, vous démissionnez et en septembre 2014, vous montez Federaly…

R. J. Même si je me battais alors contre un cancer, j’ai tenu bon pour lancer l’activité. Petit à petit, j’ai été rejoint par d’anciens collègues : cette émulation et cette confiance sont à la source de Federaly. Après mes expériences, j’avais envie de créer une entreprise générale, c’est-à-dire réunir tous les corps d’état pour assurer la construction globale d’un ouvrage. Pour moi, un financeur ne peut pas gagner plus d’argent qu’un gars qui bosse. Comme je ne peux pas révolutionner le monde, je l’ai fait à mon échelle, en créant un écosystème pour valoriser autant celui qui bosse que celui qui finance. Au fil du temps, des rencontres et des amitiés, nous avons grossi avec huit filiales spécialisées en gros œuvre, en maîtrise d’œuvre, dans le tertiaire ou l’aménagement de cuisines. Aujourd’hui, nous sommes plus de 120, mais nous gardons de forts moments de cohésion et de convivialité, qui sont dans la culture de notre entreprise.

« Nous avons pris le virage du bas carbone. »

Justement, quelles valeurs portez-vous ?

R. J. Federaly est la contraction des mots « fédération » et « family ». Nous essayons de pratiquer ces valeurs au quotidien. Il est important d’aller sur l’essentiel : ma vie m’a appris à relativiser. Nous nous sommes lancés dans une démarche RSE qui devrait aboutir à notre certification par l’Afnor. À travers des actions de mécénat ou de sponsoring dans différents clubs sportifs, Federaly s’implique dans l’accompagnement des jeunes ou favorise les carrières des femmes. Autre exemple, notre filiale de promotion immobilière Evally vient de s’engager auprès de Forestor à planter 1 m2 de forêt pour 1 m2 de surface habitable construite. Cela représente plus de 20 000 m2 sur les programmes en cours.

L’écoconstruction et l’innovation sont-elles aussi des marques de fabrique de votre développement ?

R. J. Depuis longtemps, nous avons décidé de prendre le virage du bas carbone. Il y a un temps d’adaptation car les marchés ne sont pas prêts et les prix des matériaux sont trop chers. Mais nous n’attendons pas pour avancer. C’est le cas à Lapeyrouse-Mornay, dans la Drôme, où nous construisons un lotissement témoin avec des maisons construites avec des techniques et des matériaux innovants dans la construction ou l’usage de l’eau. Elles nous permettront de mesurer et comparer le confort de vie et la consommation finale, par rapport à celles construites de manière classique. Cap Trading et son labo R & D est notre filiale dédiée à la conception et à la vente de produits innovants.

Quels liens avez-vous tissés avec l’ancien basketteur Tony Parker, aujourd’hui à la tête de la station de Villard-Corrençon ?


R. J. Dans ma vie, je ne pensais pas côtoyer une star comme lui, qui avait envie d’investir en France. Depuis la vente d’un terrain à Corrençon jusqu’au rachat de la station de ski et aux programmes immobiliers, Federaly ne s’occupant que de celui de Corrençon, tout a été un enchaînement de circonstances, de rencontres et d’implications avec les maires et les acteurs du territoire. Il y a des détracteurs, mais nous travaillons tous à la réussite de ce projet de station quatre saisons, dans le Vercors.

BIO EXPRESS :

  •     30 août 1968 : naissance à Oullins (Rhône).
  •     1988 : termine ses études au lycée agricole de La Côte-Saint-André pour se lancer dans l'élevage de lapins angoras.
  •     1990 : crée et développe son entreprise R. Jolly, spécialisée dans la charpente et l'électricité, à Beaurepaire.
  •     1998 : devient chargé d'affaires pour Fichter Aménagement (Rhône), développant la branche industrielle des travaux électriques.
  •     2000 : rejoint AST Groupe (Rhône) comme directeur technique général.
  •     2014 : crée le groupe Federaly, à Chaponnay (Rhône) et en devient le président.

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